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COMPLIMENT

À mademoiselle Cora Laparcerie.

Quelle magie, ô Muse ! à mes yeux t’a parée
Du velours de ses yeux, des clartés de son teint,
Et ta donné le geste onduleux dont sa main
Laisser errer la caresse amoureuse, à l’orée.

Du silence fermé sur sa voix qui s’éteint !
Son sourire est le tien, quand ton âme inspirée.
D’un poème confie à ta bouche adorée
La musique accordée à mon cœur qui se plaint.

Elle passé en beauté la grâce des plus belles
Dont le marbre ait gardé les formes éternelles.
Reine ou bergère, amante ou courtisane, elle est,

Femme au charme vainqueur de l’âme quelle touche,
La Muse qui parfume nos songes ailés
De la tendresse prise aux roses de sa bouche !


PASTEL

À madame M. de Faramond.

Monsieur de Lamartine eut pour vous fait des vers,
Et monsieur de Chateaubriand vous eût aimée.
Votre jeunesse m’apparaît toute embaumée
Du souvenir exquis et vieillot de ces airs

Qui faisaient se pâmer leurs sensibles amantes,
Tandis qu’ils surveillaient leur âme et leur jabot.
Vous rappelez ce temps où, l’éclair au sabot,
Les chevaux entraînaient les berlines branlantes,

A grand fracas, par le silence des grand’routes :
En pleurant, l’amoureuse, insensible longtemps,
Confesse son remords aux lèvres de l’amant

Qui calme d’un baiser la crise qu’il redoute ;
Au relais, l’amour a vaincu les derniers doutes.
Sous la lune qui nargue à ces nouveaux serments.


NOTE SENTIMENTALE

À mademoiselle Alix D...

Tu m’as donné ton cœur, tes lèvres et tes yeux,
Et ton âme amoureuse, au soin de ma caresse
S’est ouverte, comme une fleur au jour des cieux !
Voici mon cœur de qui ta grâce est la maîtresse,