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LETTRES INTIMES

de Renée Dunan
[IV]

Monsieur le Professeur J.-D. Prettywhore
à Dayton, Ohio.
Monsieur le Professeur,

Vous voulez bien postuler de moi une courte étude sur les milieux, classes, écoles, chapelles et coteries littéraires de France. Vous me faites beaucoup d’honneur en me supposant capable de démêler en un tournemain cet imbroglio cent fois plus gordien que le nœud historique tranché par Alexandre. Mais je ne veux aucunement vous voir suspecter l’amitié que je vous porte, et mon désir de vous être agréable. Voici donc comment je classe mes contemporains dans les lettres et de quelle façon je comprends le « devenir » de leurs tendances idéologiques :

Les diverses écoles, ou les centres littéraires du passé, exerçant toujours une action, quoique de plus en plus réduite, il y a en France ce qu’on peut nommer encore un romantisme, un naturalisme, un symbolisme et des petits groupes complexes participant par quelques points de diverses tendances à la fois.

Le romantisme est le plus florissant. Comme il en advient évidemment, lorsque la honte, et un rien d’insuffisance morale, font abandonner à ses fidèles quelque dénomination bien tranchée, tous les hési-