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Page:La Revue du Mois, tome 2, 1906.djvu/235

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LA REVUE DU MOIS

la période des grands travaux scandinaves de Pettersson, d’Ekman, de Hjort, etc., auxquels il faut joindre, à partir de 1891, l’effort parallèle de l’amiral Wandel et des hydrographes danois. L’ardeur de tous fut encore stimulée par la disparition subite du hareng de Bohuslän à partir de 1896-97, et par la terrible misère qui s’abattit alors sur les pêcheurs.

Cet exemple offre un abrégé des problèmes qui surgissent si vraiment les mouvements d’une espèce migratrice sont liés aux conditions océanographiques ; pour expliquer le rassemblement ou la dispersion subite d’une espèce il faut chercher ce qui a pu changer en elle ou autour d’elle, ce qu’étaient notamment les conditions hydrographiques et ce qu’elles sont devenues ; et toutes ces recherches, directes ou non, se rattachent à l’étude des courants telle qu’on la comprend aujourd’hui.


II

Étude nautique des courants. — La plupart des courants de quelque intensité sont connus depuis longtemps par les traditions de la navigation, et les instructions nautiques, les cartes marines donnent à cet égard des indications nombreuses et précises. On les a déduites de la dérive éprouvée par les navires, ou du trajet naturel des épaves, des herbes marines, des glaces flottantes ; mais ces dérives dues au courant sont influencées, parfois même masquées, par l’effet contraire des vents, et cela d’autant plus que le flotteur émerge davantage. Même dans le cas où le flotteur n’émerge pas il est soumis à l’action du vent dans la mesure où celle-ci modifie la vitesse et la direction des couches superficielles ; toutefois des observations réitérées permettent d’éliminer ces causes d’erreur. Les missions hydrographiques fournissent naturellement des indications plus précises que les livres de bord du commerce, et, partout où on l’a pu, à bord des bateaux-feu ou des navires spécialement mouillés, on a fait des mesures précises de la direction et de la vitesse des courants. On a construit aussi des instruments spéciaux, mais qui tous exigent un mouillage direct ou non.

Les méthodes nautiques ont d’autres défauts que leur imprécision ; elles ne s’appliquent guère aux courants de faible vitesse, et moins encore aux courants sous-marins ; elles ne s’appliquent