Aller au contenu

Page:La Revue du Mois, tome 2, 1906.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
32
LA REVUE DU MOIS

donnée par Curie de la cause qui dirige la formation des cristaux dans les solutions : si l’on imagine une tension superficielle du cristal variable d’une face à l’autre, la forme stable est celle qui correspond au minimum de l’énergie superficielle totale pour l’ensemble du cristal. Cette idée vaut d’être poursuivie ; elle permet de comprendre, étant donné que la tension superficielle dépend du liquide avec lequel le milieu cristallisé est en contact, comment les corps étrangers présents dans le liquide peuvent influer sur le développement relatif des faces.

À propos du quartz piézo-électrique, il est utile de rappeler quelques-uns des appareils nombreux qu’imagina l’esprit fertile de Curie : tous témoignent du même sens parfait des nécessités expérimentales, et de la même science profonde et sagace. C’est seulement chez les plus grands, chez Kelvin en particulier, que se trouvent réunies, à un pareil degré, les qualités nécessaires pour l’établissement et la discussion d’appareils d’un intérêt aussi général et d’une forme aussi définitive. Un seul obstacle s’est opposé à leur diffusion plus rapide : le désintéressement complet de leur inventeur, qui négligea d’en assurer l’exploitation commerciale.

C’est tout d’abord la remarquable balance à lecture directe, qui permet d’abréger les pesées de manière incroyable en déduisant de l’inclinaison du fléau tous les poids inférieurs au décigramme, et en supprimant les oscillations par un ingénieux amortisseur à air.

Puis le quartz piézo-électrique, le condensateur étalon rappelé plus haut, l’électromètre à quadrants à suspension métallique et amortissement magnétique qui permet d’obtenir à la fois une sensibilité extrême et une stabilité parfaite.

L’étude de la balance est à peu près contemporaine du travail important sur le magnétisme qui remplit une grande partie de la deuxième des périodes que je distinguais plus haut, celle du travail isolé. Travail aussi remarquable par l’extrême habileté du physicien, par la fécondité des ressources expérimentales