Aller au contenu

Page:La Revue du mois, année 6, numéros 61-66, 1911.djvu/130

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


UN
CÉLÈBRE PHYSICIEN FRANÇAIS


VICTOR REGNAULT



Mesdames, Messieurs[1],

Je dois vous rappeler d’abord comment Regnault fut conduit à s’occuper de physique, à s’engager dans la voie où il devait s’illustrer de la manière la plus remarquable en laissant une œuvre extraordinaire à la fois par son étendue, par la rapidité de son exécution et par sa résistance aux injures du temps.

Il était engagé dans son travail sur la loi de Dulong et Petit, lorsqu’il fut nommé, coup sur coup, professeur de chimie à l’École polytechnique, puis membre de l’Académie des sciences dans la section de chimie en 1840 et l’année suivante professeur de physique au Collège de France, par décret du 21 avril 1841. Il avait été désigné à l’unanimité par l’assemblée des professeurs pour succéder à Savart, troisième titulaire après Lefèvre-Gineau et Ampère de la chaire de physique générale et expérimentale.

Dans l’intervalle de ces nominations s’était produite la circonstance qui fut décisive dans la carrière de Regnault et vint donner à son œuvre tant d’ampleur et tant d’unité.

La machine à vapeur, créée depuis le commencement du siècle, prenait pour l’industrie une importance de plus en plus grande ; la première compagnie de chemins de fer venait de se constituer en France. Il était nécessaire que la construction du

  1. Discours prononcé par M. Paul Langevin, à l’occasion de la célébration du Centenaire de Victor Regnault, au Collège de France, le 18 décembre 1910.