m’embarrasse aussi parfois. Vous venez de me
dire qu’un domestique peut ouvrir la porte, lui
le premier ; vous avez proféré ces mots en souriant ;
je gagerais que cette expression donne
beaucoup de prise à l’équivoque.
Il n’y a pas là à deviner. Oui, mademoiselle, quand vous aurez un peu plus d’expérience du monde, vous verrez que ces coquins ont la hardiesse, l’audace, l’effronterie de prétendre jouer au même jeu que leurs maîtres, et en avoir la primauté. Mais gardez-vous-en bien. Ces francs vauriens font accroire à des cœurs faibles et crédules qu’il dépend absolument d’eux de rallumer ou d’éteindre la passion naissante de leurs maîtres ; en un mot, que le bonheur des filles qu’on recherche est entre leurs mains ; et si quelque fille imbécile se laisse aller à cette amorce dangereuse, ces cochons qui se roulent dans tout bourbier ne font que souiller le chemin que leurs maîtres veulent prendre ; et la pauvre fille abusée, au lieu de faire son bonheur, ne se rend qu’un objet digne de mépris et de haine.
Ah ! ma bonne, vous me gagnez tout à fait par ce discours. Je vois à présent que vous ne me conseillez pas de m’abaisser à des actions avilissantes, et qui me dégraderaient à mes propres yeux. Eh bien ! voyez si ma confiance en