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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/114

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quera que vous accordez la grâce qu’on vous demande ; le fil vert, que vous ne l’accordez pas encore, mais que vous en donnez de bonnes espérances ; le rouge, que le champ de bataille est ensanglanté, et que ce n’est pas bien fait de s’y coucher ; le jaune, que vous êtes malade ou indisposée ; le noir, que quelque chagrin cuisant, ou quelque malheur imprévu vous rend invisible : plusieurs fils de différentes couleurs, étroitement enlacés, feront comprendre qu’il est survenu de forts obstacles, et qu’il faut les surmonter pour contenter ses désirs ; un fil rompu et mis en plusieurs morceaux marquera que, pour de fortes raisons, vous êtes contrainte de rompre avec lui ; etc…

Voulez-vous vous servir plutôt du pinceau ? Dessinez, par exemple, une petite maison. Si la porte est ouverte, cela signifie qu’on l’attend, et qu’il peut entrer ; vous mettez au bas un chiffre arabe, ou romain, un 8, un 9, etc. ; c’est l’heure que vous indiquez pour venir… Tracez une maison fermée partout ; laissez seulement une fenêtre ouverte du côté que vous trouverez le plus à propos ; que la lune soit peinte au-dessus de la maison ; et il comprendra qu’il doit profiter du silence de la nuit, et entrer par là dans le sanctuaire de l’amour… Dessinez une allée d’arbres touffus ; mettez en chiffre le nom de l’endroit, et il comprendra que c’est dans un bosquet que vous lui donnez rendez-vous, etc., etc…