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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/113

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fit passer, du lit de son mari, dans une maison de correction.

ANGÉLIQUE

Oh ! ma bonne, ces tristes aventures me dégoûtent entièrement, m’effrayent, me…

MARTHE

Vous êtes bien timide, mademoiselle, bannissez vos craintes chimériques. Par tout chemin on trouve des pierres, mais on a des yeux pour ne pas les rencontrer.

Si je vous avertis des dangers auxquels vous pouvez être exposée, ce n’est que pour vous apprendre à les éviter. En général, vous ne devez jamais vous fier aux messages des domestiques d’autrui. En supposant que votre grand cœur s’ouvre un jour à plusieurs amants, et qu’on vous apporte des billets doux, recevez-les, mais ne faites jamais de réponse par écrit. De cette manière, ni les domestiques ne pourront satisfaire leur curiosité ou tirer parti de vos réponses, ni vos amants eux-mêmes, dans des moments d’inconstance ou d’infidélité, n’auront aucune de vos lettres à montrer pour vous rendre ridicule ou méprisable.

S’il vous faut absolument entretenir correspondance de lettres avec quelqu’un, n’écrivez point, mais que des aiguillées de fil, ou de petits traits de pinceau, suppléent à votre écriture. D’intelligence avec votre bien-aimé, le fil blanc mar-