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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/124

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nion ? On a des outils pour travailler, doit-on les tenir oisifs, lorsqu’on est porté au travail ? Cela est-il raisonnable ?

Il arriva du temps de Benoît XIV, de ce pontife célèbre qui sut se rendre respectable aux ennemis mêmes du papisme, il arriva, dis-je, qu’un fameux peintre florentin, se trouvant à Rome, fut invité à embellir, par diverses représentations de saintes images, l’église intérieure d’un monastère de filles. Mais son pinceau fit trois miracles, puisqu’il produisit trois figures vivantes, ayant engrossé trois jeunes religieuses.

La vieille supérieure s’aperçut du prodige, et en parla au vieux cardinal qui était leur directeur. Celui-ci se présenta tout de suite devant le pape, et poussant des soupirs affectés, et regardant les cieux d’un œil pharisaïque, il lui dit :

« — Oh ! très saint Père, quelle nouvelle accablante dois-je vous annoncer ! Je sens le coup que je vais porter à votre cœur si sensible.

« — Qu’y a-t-il de nouveau ? Quelque écrivain, peut-être, quelque nouveau philosophe, sous prétexte d’éclairer l’humanité, répand dans son ouvrage des principes et des maximes répréhensible, odieuses ?…

« — Non, très saint Père.

« — Quelque roi, peut-être, ouvre enfin les yeux, et reconnaît son pouvoir aux dépens du nôtre ?

« — Non très saint Père,