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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/134

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trouvent toujours à manger chez leurs voisins et amis. Vous voyez donc que leurs conseils, leurs instructions sur le célibat ne sont que des impostures, que des folies, puisqu’ils ne peuvent tenir eux-mêmes contre l’impulsion constante de la nature qui, malgré leur vœu imprudent et téméraire, les ramène tôt ou tard sous sa loi.

Grâce au ciel, notre Assemblée Nationale, éclairée par le flambeau de la raison, vient de défendre les vœux solennels des moines et des religieuses ; mais elle devrait aussi permettre, ordonner même le mariage à nos prêtres, qui ne font que donner des fruits bâtards à la société.

En supposant que nos ecclésiastiques soient tels qu’ils devraient être, je dis que le vœu de célibat, non seulement n’est point une vertu, mais que c’est un outrage sanglant qu’on fait à l’humanité.

« Comme il n’est permis à personne de se rendre aveugle ou sourd, il semble qu’il ne devrait pas l’être davantage de se réduire à une impuissance volontaire ; d’autant plus que par les premières privations on ne punit au moins que soi-même ; tandis que celle-ci retombe presque tout entière sur la société. N’est-ce pas encore la raison qui nous persuade qu’il ne peut y avoir de contradiction dans les dons du créateur ? Qu’il serait absurde de penser qu’il nous eût donné des sens, sans nous en accorder l’usage, et des penchants qui ne seraient, à