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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/173

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mais mon cœur a été et sera toujours ouvert devant vous, comme devant Dieu.

MARTHE

Il est vrai que j’ai manqué de précaution, ne vous ayant pas questionnée là-dessus ; mais j’étais trop persuadée de votre intégrité, pour vous demander si vous étiez vraiment pucelle.

ANGÉLIQUE

Mais votre discours me jette dans le plus profond étonnement. Que je meure à vos pieds, dans cet instant même, si j’avais jamais connu d’homme, si jamais homme m’avait touchée du bout de ses doigts.

MARTHE

Je sais bien qu’on peut jouer de plusieurs manières au trou-madame. Soyez sincère, je vous en prie. Vous seriez-vous amusée, avec des amies, à agrandir les trous en les bouchant ? Cet amusement est fort à la mode… La rougeur qui se répand tout à coup sur vos joues, me dit que oui. Mais après la mort de votre maman, on vous avait enfermée dans un couvent ; vous ne faisiez que d’en sortir…

ANGÉLIQUE

Ah ! c’est précisément dans le couvent que j’ai appris ce jeu qu’on appelle Tribaderie. Mes compagnes de pension m’initièrent à ces mystères en me disant que ces amusements délicieux répandaient le vrai, l’unique agrément sur la

  
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