Aller au contenu

Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/188

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 32 —


s’assurer par ses yeux, par ses mains, s’il ne se trompe pas dans cette découverte… Il devient la victime de cet enchantement, et finit par l’exercer aux lois de la clôture.

ANGÉLIQUE

Elle ne pourra plus, à l’avenir, jouer ces rôles, puisqu’il n’y aura plus de couvents parmi nous.

MARTHE

Béni en soit Dieu ! et vive notre Assemblée Nationale ! Voilà tant de misanthropes redevenus hommes et rendus à la Société. Je suis cependant persuadée qu’il y en aura toujours quelques-uns, même beaucoup qui, si l’Assemblée les laisse faire, préféreront rester toute leur vie dans leur cage, et pourquoi ? Parce que les murailles monastiques cachent trop bien leurs sottises… Mais à propos, mademoiselle, vous ne refusez pas cette montre ?

ANGÉLIQUE

Mais vous m’avez dit qu’il faut persuader son amant qu’on ne l’aime pas par intérêt.

MARTHE

Et je vous le répéterai encore ; mais prenez toujours ; nous nous expliquerons mieux là-dessus une autre fois. N’en parlez point à celui même qui vous en fait présent… Un peu de pruderie, mais pas trop… Soyez heureuse, je viendrai demain vous en féliciter.


La Rhétorique des putains, Vignette de fin de chapitre
La Rhétorique des putains, Vignette de fin de chapitre