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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/19

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qu’imaginent et emploient les Courtisanes pour aller à leurs fins.

N’en sois point scandalisé, mon cher lecteur ; mon but, il est vrai, est d’instruire les femmes sur ce qu’elles doivent faire pour être de bonnes Putains ; mais, en même temps, si tu me lis, tu verras la nécessité où tu es de bien ouvrir les yeux pour ne pas donner dans le Putanisme. Mes leçons t’apprendront, en t’amusant, que ces femmes-là ne cherchent que ta perte ; tu apercevras les pièges qu’elles te tendront de tous côtés pour te rendre leur proie ; en reconnaissant leurs artifices trompeurs, tu sauras les éviter. Si tu n’es plus simple que les oiseaux, plus insensé que les poissons, tu ne te laisseras pas prendre aux filets dont ces traîtresses t’enlaceront pour t’y faire tomber.

Si tu étais tenté de donner à mes écrits une mauvaise interprétation, et de te persuader que je me suis proposé une fin malhonnête et répréhensible, tu me condamnerais à tort, ne connaissant pas la droiture de mon intention. On n’expose pas devant les yeux de ses semblables un objet hideux et méprisable pour le leur faire chérir. Lis donc, non pas pour louer, mais pour désapprouver ce qui ne mérite que des reproches ; et je suis sûr que tu détesteras une profession dont tu verras en plein jour la difformité.

Je t’assure enfin que plus tu avanceras dans la