Aller au contenu

Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
x


pour le soulagement de l’humanité ; un art qui plaît à ceux-ci, qui ne déplaît pas à ceux-là, un art qui est utile même aux gens les plus distingués.

Il est inutile d’en faire de longs éloges, fondés sur l’autorité des Anciens et sur les raisons pour lesquelles on en permet l’exercice dans les villes les plus policées et les plus catholiques. Si quelqu’un a envie de s’instruire du mérite de cette profession, et d’en pénétrer tous les mystères, il n’a qu’à lire La Place universelle.

C’est étonnant ! On établit des dogmes pour des exercices infiniment dangereux pour l’homme ! On donne publiquement des instructions sur la guerre, sur l’invention toujours fertile des instruments belliqueux, uniquement destinés à massacrer, à détruire l’espèce humaine ! On ne blâme pas celui qui écrit sur le point d’honneur et sur les duels, que les lois, dictées par l’humanité, ne cessent de défendre ! Et l’on osera censurer un auteur qui voudra bien indiquer aux femmes le vrai chemin par où se perfectionner dans le métier le plus utile, le plus nécessaire à la conservation de notre espèce !

On donne d’abord à ce livre le titre de Rhétorique, parce que tout est art chez les femmes, et particulièrement chez les Putains ; tout est artifice chez elles pour persuader et pour tromper les hommes ; et, par ce qu’il renferme, il désigne, il met au jour les finesses les plus cachées, les ruses les plus subtiles