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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/204

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en partage, ne manquez pas de baiser souvent, quoique à regret, ce bon papa. Après vous avoir promis de faire votre bonheur, il poussera le ridicule jusqu’à vouloir que vous lui soyez fidèle ; vous devez le lui promettre, dans l’intention, sans doute, de ne pas tenir votre parole.

Après cela, il vous faudra quitter, le même jour, cet appartement, et passer dans un hôtel superbe qu’il prendra pour vous ; vous vous trouverez la maîtresse d’une maison montée sur le plus grand ton, et vous nagerez dans les délices. Mais, prenez garde ! L’œil de la défiance sera ouvert sur toutes vos actions. Plusieurs de ses domestiques qui sont à sa discrétion, auront aussi toujours les yeux sur vous ; s’il pouvait prendre le moindre ombrage sur vous, tout serait perdu.

ANGÉLIQUE

Je vais donc devenir une prisonnière, une esclave chargée de chaînes dorées ? Cette idée me fait frémir !

MARTHE

Vous ne serez accablée de ces chaînes que très peu de temps. Croyez-moi, vous vous affranchirez bientôt du joug d’une courte servitude. D’ailleurs votre esclavage sera bien doux, et le petit cousin saura bien vous dédommager de l’ennui que vous donnera ce vieillard importun.

Vous devez accepter ses offres généreuses, mais à condition que vous garderez auprès de