Aller au contenu

Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/254

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 94 —


membre. Il ne faisait cela que dans des circonstances critiques. Il disait que quand la rivière inonde la plaine, il est beau de se promener sur les collines. Quelques instants après, une liqueur chaude, épaisse et visqueuse arrosait agréablement ma poitrine. Il nommait cela : La Cascade de Saint-Cloud.

XXI. — Et afin que je ne demeurasse point à jeun, il me prenait sur ses genoux, il mettait le plus gros de ses doigts dans ma petite affaire, et la frottant en haut, en bas, et de tous les côtés, il me donnait un plaisir inexprimable, tandis qu’il me suçait alternativement les deux tétons. C’était, selon sa façon de penser : Manger les pommes d’Adam.

ANGÉLIQUE

Mais qu’avez-vous, ma bonne, vous paraissez tout émue ?

MARTHE

Ah ! mademoiselle, toutes les fois que ce doux souvenir s’offre à ma pensée, mon âme éprouve la plus violente agitation. Voilà l’homme, me dis-je en moi-même, voilà l’homme par excellence ! C’est lui, et lui seul qui m’a toujours aimée de bonne amitié, et qui n’aimait que ma personne. J’étais encore fille ; il se moquait d’un vœu que son cœur n’avait pas prononcé, et que Dieu n’avait point reçu. Mais il respectait, jusqu’à un certain degré, les préjugés des hommes