plus méchant que jamais ; on donne de malignes
interprétations à notre procédé. Je sais bien que
c’est l’envie qui fait de puissants efforts pour
rompre les nœuds qui nous lient ; mais elle
voudra en même temps porter quelques coups
terribles contre moi, et comment les parer ? Elle
peut me peindre, sans ménagements, sous les
couleurs les plus odieuses ; en un mot, elle peut
me noircir et me perdre. Je n’ai pas assez de
courage pour me mettre au-dessus des discours
du public. Vous qui avez une âme noble et
généreuse, vous pouvez seul me sauver, en ne
dénigrant pas, quoique involontairement, ma
réputation. J’attends de vous ce sacrifice, et la
reconnaissance la plus vive m’attachera à vous
pour jamais.
Mais si ce monsieur s’aperçoit que je n’ai pas les mêmes craintes sur les visites des autres ?
Vous ne manquerez jamais de le persuader que les visites des autres vous sont indifférentes, et que la médisance n’a encore rien prononcé sur leur compte.
Si quelqu’un vous prodigue les plus belles promesses, et est ensuite infidèle à sa parole ; s’il est comme un orage en été, qui promet bien de la pluie et ne donne, après, que quelques gouttes d’eau ; en un mot, s’il aime à prendre