la prospérité, j’étais la maîtresse d’un bien
considérable. Me voyant dans la maturité de
l’âge, voyant que mes adorateurs s’éloignaient
peu à peu, je fis la sottise de m’attacher à un
seul homme qui me parla de mariage ; il se
lia à mon sort beaucoup plus qu’à moi-même ;
en peu de temps il dissipa tout mon bien et
mourut, après m’avoir précipitée du sein de
l’opulence dans une affreuse misère. Apprenez
de cela, mademoiselle, à ne jamais penser à
l’hymen, ou à y penser fort tard ; ou à ne vous
lier à aucun homme sans assurer le bien que
vous pourrez posséder.
Eh bien ! ma bonne, ce livre me tiendra compagnie ; c’est dommage qu’il faille que je travaille… je n’aurai pas tout le temps que je voudrais…
Vous pourrez le lire tout à votre aise… Vous me pardonnerez bien une grande bêtise que j’allais faire ; j’oubliais de vous laisser une bourse, où il y a quelques louis que ce jeune militaire m’a chargée de vous remettre.
Dieu ! la honte me couvre le front.
C’est une honte bien déplacée. Refuser de