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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/43

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de leurs prêtres, quittaient souvent leurs demeures célestes pour venir ici-bas baiser des filles et des femmes.

Vous direz sans doute que le témoignage de ces prêtres est faux ; j’en demeure d’accord : mais croirez-vous mieux au témoignage de nos pontifes et de nos moines, lorsqu’ils ont fabriqué tant de prodiges pour déifier leurs confrères ? Il a toujours fallu des miracles pour le peuple qui n’aime que le merveilleux. Or les faux miracles de l’antiquité servaient au moins à établir des vérités innées et conformes au vœu le plus ardent de la nature ; au contraire, les miracles inventés par nos ecclésiastiques ne servent qu’à établir des dogmes incroyables et des maximes absurdes contre nature. D’où vient que ces prodiges ont cessé ; que nos pontifes mêmes ont supprimé ces impostures dans des temps plus éclairés ? Il n’y a plus que quelques-uns du bas peuple qui se laissent encore éblouir par le récit de nos vieux miracles. Au contraire, la Mythologie grecque, quoique embellie par des faits surnaturels, même inventés, méritera toujours l’admiration de la postérité la plus éloignée. Mais remettons-nous en chemin, et commençons par Jupiter, le premier dieu des payens.

Il fut d’abord épris d’amour pour sa sœur, et comme il aimait souvent à se métamorphoser, il se déguisa en coucou pour s’amuser avec elle.