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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/51

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Dans les enfers, on la nommait Hécate, et elle était alors cruelle et impitoyable. Ce n’était que sur la terre et dans les forêts qu’elle était, ou paraissait au moins, chaste et d’une délicatesse extrême sur l’honneur. Peut-on être chaste et aimer excessivement les sociétés et les festins ? Diane les aimait tellement que le roi de Calydon ayant régalé tous les dieux, à la réserve de Diane, parce qu’il croyait offenser sa pudeur en l’y invitant, cette déesse irritée s’en vengea en envoyant sur les terres de ce prince un énorme sanglier qui y fit d’affreux ravages.

Enfin, on sut bien découvrir ses amours avec Endymion, berger de la Carie. Voilà votre Diane, et son beau vœu de virginité perpétuelle. Vous pouvez voir si j’ai eu raison de vous dire que cette déesse est le plus parfait modèle de nos dévotes hypocrites, ou pour mieux dire de nos dévotes triformes : car dans les rues et dans les églises elles sont des anges ; dans leur maison elles sont des diables ; mais dans certaines sociétés, pendant certains tête-à-tête, elles savent bien s’amuser avec leurs Endymions.

L’exemple de Faune me fait bien rire davantage. Une femme qui perd son mari lorsqu’elle a passé l’âge mûr, qui décline à la vieillesse, dont le visage est décrépi, et le sein tombe en ruine, fait prudemment, si elle méprise le monde qui la fuit déjà, puisque l’on n’allume