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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/58

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Dans le royaume de Kakongo et d’Angoy, lorsque quelqu’un meurt, leur religion leur impose de sacrifier quelques poules, pour marquer, sans doute, que le mort avait été un bon coq. On se met à table ; après le repas il y a un grand bal dans l’obscurité de la nuit. On y invite tout le monde au son du tambour, pour marquer qu’on va battre la caisse. En effet, les garçons et les filles, les hommes et les femmes se mêlent, et dansent jusqu’à ce qu’ils se trouvent tous trempés de sueur et hors d’haleine. La veuve même ne peut pas refuser ses faveurs à quiconque les lui demande, sous la condition de ne point parler pendant que l’on est en fonction avec elle. Vous savez bien, mademoiselle, qu’il est toujours pénible à une fille et à une femme de ne point parler ; mais dans certaines occasions, quand une bouche travaille, l’autre peut bien se taire.

ANGÉLIQUE

En vérité, je crois que cet usage était aussi établi parmi les Juifs ; car je me souviens, quoique confusément, d’avoir lu qu’un sage de cette nation disait que c’était une bonne chose que d’aller dans une maison de deuil.

MARTHE

Ah ! que cette réflexion est charmante ! Je ne désespère point de faire de vous une bonne élève.

Dans l’île de Madère, on voit des mariages