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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/85

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avec mon père, je fis tomber notre conversation sur le vieux Testament, et je lui demandai des nouvelles de ces endroits que vous m’avez allégués. Ce ne fut pas l’effet de méfiance, je vous le jure, ce fut l’effet d’une curiosité, dont je ne fus pas maîtresse. Mon père me répondit en souriant :

— Dans ces chapitres que tu me nommes, l’on parle de Loth et de ses deux filles, du prophète Osée qui alla aux putains, et d’Amnon qui coucha avec Tamar, sa sœur.

Et il ne m’en dit pas davantage. De grâce, ma bonne, racontez-m’en jusqu’aux moindres circonstances… regardez-moi de bon œil… parlez.

MARTHE

Pourvu que vous ne me soupçonniez pas capable de vous en imposer, et pourvu que personne ne m’usurpe la gloire de vous élever dans mes principes, je continuerai, avec plaisir, de vous donner mes leçons.

Je vous dirai donc que les Sodomites, ou si vous voulez un mot plus propre, les Jésuites du vieux Testament, n’aimaient pas à marcher dans le bon chemin que Dieu même a tracé ; mais, par un goût fort dépravé, ils préféraient d’entrer chez les hommes par la porte de derrière. Or voyez si le bon Dieu peut supporter que les hommes laissent de côté notre sexe, le chef-d’œuvre de sa création ! Ce sont ces actions brutales qu’on doit