par (les apparences de piété et d’honneur, elles paroissent toujours au travers de ces voiles[1]. (éd. 1*.)
XIII
Notre amour-propre souffre plus impatiemment la condamnation de nos goûts que de nos opinions[2] (éd. 2.)
XIV
Les hommes ne sont pas seulement sujets à perdre le souvenir[3] des bienfaits et des injures : ils haïssent même ceux[4] qui les ont obligés, et cessent de haïr ceux qui leur ont fait des outrages[5]. L’application à récompenser le
- ↑ Var. : « Quelque industrie que l’on ait à cacher ses passions sous le voile de la piété et de l’honneur, il y en a toujours quelque endroit qui se montre. (Manuscrit et 1665.) — Bien que Vauvenargues trouvât cette réflexion commune, il a dit absolument de même, dans son xie caractère (Termosiris) : « Les passions percent toujours à travers le voile dont on les couvre. » (Œuvres, p. 303.)
- ↑ Voyez la maxime 390. Selon la 467e ? c’est bien plutôt la vanité que la raison qui peut nous faire agir contre notre goût. — Voyez aussi la maxime 252.
- ↑ Var. : Les François ne sont pas seulement sujets à perdre, comme la plupart des hommes, le souvenir… (Manuscrit.) — … à perdre également le souvenir… (1665.)
- ↑ Var. : mais ils haïssent ceux… (1665.)
- ↑ Le manuscrit ajoute ici : « L’orgueil et l’intérêt produisent partout l’ingratitude. » — Dans sa 46e maxime, Mme de Sablé dit également que « l’amour qu’on a pour soi-même… nous fait… oublier les plus grands sujets de ressentiment contre nos ennemis. »
« l’avarice produit quelquefois la libéralité, et la libéralité l’avarice ; on est souvent ferme de foiblesse, et l’audace nait de la timidité. » — Le manuscrit développe le commencement : « Je ne sais si cette maxime, que chacun produit son semblable, est véritable dans la physique ; mais je sais bien quelle est fausse dans la morale, et que les passions… » — Voyez la maxime 492.