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SUR LA ROCHEFOUCAULD

pas un grand intérêt. En ce temps-là, l’éducation des fils de famille tendait surtout au développement de l’être physique. Élevé ainsi à la campagne, le jeune Marcillac (c’est le titre qu’il porta[1], jusqu’à la mort de son père, en qualité d’ainé ; il l’était de douze enfants[2]) excella sans doute, dès l’adolescence,


    thèque nationale, Fonds Colbert, Ve, n° 278), publiés en 1865 par M. Dugast-Matifeu, sous ce titre : État du Poitou sous Louis XIV (Fontenay, in-8o), on trouve d’intéressants détails sur la famille de notre auteur. Il y est dit notamment (fol. 142 v°) que le duc de la Rochefoucauld (alors François VII) a beaucoup de pouvoir dans la province, « quoiqu’il y ait peu de biens, » parce qu’ « il y a force gens qui sont ses parents et amis. » — Et (fol. 100) : « En la paroisse de Notre-Dame de Mouts, élection des Sables, il y a une maison de la Rochefoucauld, où il y a quatorze mille livres de rente et plusieurs jeunes gens capables de servir, qui sont catholiques et seigneurs du Breuil. »

  1. Le château de Marcillac, Marcillac-Lanville, commune de la Charente (Angoumois), à six lieues d’Angoulême, avait été bâti par Vulgrive I, comte héréditaire d’Angoumois, vers la fin du neuvième siècle, pour s’opposer aux incursions des Normands. Il fut acquis, pour neuf mille écus, de Guillaume de Craon, seigneur de Châteauneuf, de Montbazon et de Marcillac, par Guy VIII de la Rochefoucauld, déjà nommé dans la note précédente, qui, d’après A. du Chesne, qu’a suivi le P. Anselme (p. 424), épousa, en secondes noces (1389), Marguerite, fille dudit Guillaume de Craon. Jean, père du premier comte François I, rebâtit le château en 1445. Voyez le Recueil en forme d’histoire de la ville et des comtes d’Angoulême, par François de Corlieu, à la suite de l’Histoire de l’Angoumois par Vigier de la Pile, 1846, in-4o, p. 14 ; cette dernière histoire, p. 46 ; et le P. Ansclme, tome IV, p. 425. François II de la Rochefoucauld est le premier à qui le P. Anselme donne le titre, non plus, comme à ses ascendants, de « seigneur, » mais de « prince de Marcillac, » et nous voyons ensuite cette dénomination désigner constamment le fils aîné du vivant de son père.
  2. Aux douze enfants énumérés par le P. Anselme, une lettre de François V à Richelieu ajoute deux garçons : voyez l’appendice ii de cette Notice, p. xcvii, note 4, et, au tome III, la lettre 2 de l’appendice i, p. 230 et note 4. Sur ce que devinrent les onze frères et sœurs de François VI inscrits dans les généalogies, et ses propres enfants puînés, voyez les Mariages dans l’ancienne société française, par M. Ernest Bertin (1879), p. 143-147. L’auteur retranche à François V un des fils (Aymery sans doute, mort jeune) et une des filles que lui