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Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/214

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RÉFLEXIONS OU SENTENCES

CXI

Plus on aime une maîtresse, et plus on est prêt de la haïr[1]. (éd. 2.)

CXII

Les défauts de l’esprit augmentent en vieillissant, comme ceux du visage[2]. (éd. 2.)

CXIII

Il y a de bons mariages, mais il n’y en a point de délicieux[3]. (éd. 2.)

  1. Voyez la maxime 72, et la 8e des Réflexions diverses. — Prêt de est le texte de toutes les éditions originales (voyez le Lexique). — La Bruyère (du Cœur, n° 30, tome I, p. 203) : « En amour, il n’y a guère d’autre raison de ne s’aimer plus que de s’être trop aimés. » — Meré (maxime 274) dit même chose de l’amitié. « Il n’y a point de plus grande haine que celle qui succède à une grande amitié. »
  2. Montaigne (Essais, livre III, chapitre ii, tome III, p. 230) : « Il me semble qu’en la vieillesse nos âmes sont subiectes à des maladies et imperfections plus importunes qu’en la jeunesse… Elle nous attache plus de rides en l’esprit qu’au visage ; et ne se veoid point d’ames, ou fort rares, qui en vieillissant ne sentent l’aigre et le moisi. 3 — L’annotateur contemporain fait remarquer qu’il y a pourtant de belles vieillesses d’esprit, et cette objection n’aurait pas été désagréable à la Rochefoucauld, déjà vieux. — Voyez les maximes 207, 210 et 444-
  3. Swift en donne cette explication tout humoristique : « La raison pour laquelle si peu de mariages sont heureux, c’est que les jeunes filles passent leur temps à tendre des filets, au lieu de préparer des cages. » — Lady Wortley Montagne, fort choquée de l’irrévérence de la Rochefoucauld, l’a réfuté dans une dissertation en forme, que l’on trouve à la suite de ses Lettres ; que n’a-t-elle plutôt réfuté la Bruyère, qui se montre plus irrévérencieux encore ? « Il y a peu de femmes si parfaites, dit-il (des Femmes, n° 78, tome I, p. 195), qu’elles empêchent un mari de se repentir du moins une fois le jour d’avoir une femme, ou de trouver heureux celui qui n’en a