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RÉFLEXIONS OU SENTENCES

dans celles du corps ; ce que nous prenons pour notre guérison n’est, le plus souvent, qu’un relâche, ou un changement de mal[1]. (éd. 1*.)

CXCIV

Les défauts de l’âme sont comme les blessures du corps : quelque soin qu’on prenne de les guérir, la cicatrice paroît toujours, et elles sont à tout moment en danger de se rouvrir[2]. (éd. 1*.)

CXCV

Ce qui nous empêche souvent de nous abandonner à un seul vice est que nous en avons plusieurs[3]. (éd. 1*.)

CXCVI

Nous oublions aisément nos fautes lorsqu’elles ne sont sues que de nous[4]. (éd. 1*.)

CXCVII

Il y a des gens de qui l’on peut ne jamais croire du

  1. Var. : On n’est pas moins exposé aux rechutes des maladies de l’âme que de celles du corps ; nous croyons être guéris, bien que, le plus souvent, ce ne soit qu’une relâche, ou un changement de mal. (Manuscrit.) — Voyez les maximes 188 et 194.
  2. Var. : et elles se peuvent toujours rouvrir. (Manuscrit.) — Cette pensée répète à peu près la précédente et la 188e.
  3. Var. : est que nous en avons plusieurs à la fois. (Manuscrit.)
  4. Var. : Quand il n’y a que nous qui savons nos crimes, ils sont bientôt oubliés. (Manuscrit et 1665.) — Nous oublions aisément nos crimes lorsqu’ils ne sont sus que de nous. (1666, 1671 et 1675.)