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Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/300

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RÉFLEXIONS OU SENTENCES

CCCXXXVIII

Lorsque notre haine est trop vive, elle nous met au-dessous de ceux que nous haïssons[1]. (éd. 3*.)

CCCXXXIX

Nous ne ressentons nos biens et nos maux qu’à proportion de notre amour-propre[2]. (éd. 3.)

CCCXL

L’esprit de la plupart des femmes sert plus à fortifier leur folie que leur raison[3]. (éd. 3.)

CCCXLI

Les passions de la jeunesse ne sont guère plus opposées au salut que la tiédeur des vieilles gens[4]. (éd. 4*.)

  1. Var. : La haine met au-dessous de ceux que l’on hait. (Manuscrit.) — Cette première version eût donné satisfaction à Aimé-Martin, qui répond (p. 108 ; à la maxime définitive : « Elle (la haine) produit toujours cet effet ; le degré n’y fait rien. »
  2. « Je voudrais, dit Aimé-Martin (p. 109), que le duc de la Rochefoucauld pût me dire quel secours il tirait de l’amour-propre pour adoucir les tortures de la goutte, et comment cette passion vint à son aide, lorsqu’en 1672 il apprit, en un même jour, qu’un de ses fils était mort au passage du Rhin, un autre blessé, et que la cour pleurait la perte du jeune duc de Longueville ? » — Voyez les maximes 464 et 528.
  3. Voyez les maximes 346 et 415.
  4. Var. : La jeunesse est souvent plus près de son salut que les vieilles gens. (Manuscrit.) — Par inadvertance, Duplessis donne « la tiédeur des jeunes gens. » — Cette maxime et les suivantes (sauf les 372e et 375e), jusqu’à la 412e incluse, datent de la 4e édition (1675).