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Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/302

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RÉFLEXIONS OU SENTENCES

CCCXLV

Les occasions nous font connoître aux autres, et encore plus[1] à nous-mêmes. (éd. 4*.)

CCCXLVI

Il ne peut y avoir de règle dans l’esprit ni dans le cœur des femmes, si le tempérament n’en est d’accord[2]. (éd. 4.)

CCCXLVII

Nous ne trouvons guère de gens de bon sens que ceux qui sont de notre avis[3]. (éd. 4*.)

  1. Le Supplément de 1693 (n° 30) n’a pas encore plus. — Cette réflexion n’est au fond qu’une variante de la précédente. — Voyez les maximes 370, 380 et 470. — Dans une lettre de Mme de Longueville à Mme de Sablé (Portefeuilles de Vallant), lettre dont la Rochefoucauld eut sans doute communication, se trouve une pensée analogue : « Les occasions ne nous font point ce que nous sommes, mais elles nous montrent qui nous sommes. » — Il serait piquant de penser que la Rochefoucauld, depuis longtemps brouillé avec Mme de Longueville, lui eût cependant emprunté l’idée d’une maxime. Il était de ceux qui, comme Molière, prennent leur bien partout ou ils le trouvent. — Voyez plus haut, p. 87, note 2.
  2. Vauvenargues (maxime 681, Œuvres, p. 469) : « Les femmes ont, pour l’ordinaire, plus de vanité que de tempérament, et plus de tempérament que de vertu. » — L’annotateur contemporain estime que la proposition de la Rochefoucauld est presque hérétique, et Mme de Rohan (voyez sa Lettre, plus loin dans ce volume) se récrie également. — Voyez encore les maximes 220, 340, et en outre les 205e, 241e et 548e, qui paraissent contradictoires à celle-ci, car l’auteur y reconnaît que telle femme peut demeurer pure, par souci de sa réputation ou de son repos, par crainte ou par raison ; dans la dernière même, il admet la coexistence possible de l’amour et de la vertu.
  3. Var. : Nous ne sommes du même avis qu’avec les gens qui sont du nôtre. (Manuscrit.)