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ET MAXIMES MORALES
plus qu’on n’en est affligé ; et d’autres dont on est affligé, et qu’on ne regrette guère[1]. (éd. 4.)
CCCLVI
Nous ne louons d’ordinaire de bon cœur que ceux qui nous admirent[2]. (éd. 4.)
CCCLVII
Les petits esprits sont trop blessés de[3] petites choses[4] ; les grands esprits les voient toutes, et n’en sont point blessés[5]. (éd. 4*.)
CCCLVIII
L’humilité est la véritable preuve des vertus chré-
- ↑ Vauvenargues (maxime 533, Œuvres, p. 449) : « On ne regrette pas la perte de tous ceux qu’on aime. » — Dans la réflexion de la Rochefoucauld, la distinction entre le regret et l’affliction ne paraît pas assez nettement marquée. Il entendait peut-être, comme l’indiquent l’abbé de la Roche et Fortia dans leur commentaire, que l’affliction suppose un sentiment du cœur, tandis que l’intérêt suffit pour produire le regret auquel cas, cette maxime reviendrait aux 232e et 619e. — L’annotateur contemporain dit de son côté : « Regretter est extérieur, et affligé intérieur ; aussi c’est une circonlocution pour dire qu’il y a des douleurs extérieures et (des douleurs) intérieures, ce que tout le monde sait bien. » — Quoi qu’il en soit de ces deux explications, c’est la faute de l’auteur qu’il y ait à choisir entre elles. — Voyez encore les maximes 233 et 373.
- ↑ C’est une conséquence des maximes 143, 144, 146 et 530.
- ↑ Il y a de dans l’un de nos exemplaires de 1678 ; des dans l’autre (voyez la Notice bibliographique) ; dans l’édition de 1673 : des ; dans celles de 1693 et de Duplessis : de.
- ↑ Var. : Les petits esprits sont blessés des plus petites choses. (Supplément de 1693, no 34.)
- ↑ Mme de Sablé (maximes 34 et 66) : « La grandeur de l’entendement embrasse tout… » — « L’ignorance donne de la foiblesse et de la crainte ; les connoissances donnent de la hardiesse et de la confiance ; rien n’étonne une âme qui connoît toutes choses avec distincon. » — Voyez les maximes 265, 337, 375 et 623.