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RÉFLEXIONS OU SENTENCES
tiennes : sans elle, nous conservons tous nos défauts, et ils sont seulement couverts par l’orgueil, qui les cache aux autres, et souvent à nous-mêmes[1]. (éd. 4*.)
CCCLIX
Les infidélités devroient éteindre l’amour, et il ne faudroit point être jaloux, quand on a sujet de l’être : il n’y a que les personnes qui évitent de donner de la jalousie qui soient dignes qu’on en ait pour elles[2]. (éd. 4*.)
CCCLX
On se décrie beaucoup plus auprès de nous par les moindres infidélités qu’on nous fait, que par les plus grandes qu’on fait aux autres[3]. (éd. 4.)
- ↑ Var. : L’humilité est la seule et véritable preuve des vertus chrétiennes, et c’est elle qui manque le plus dans les personnes qui se donnent à la dévotion ; cependant, sans elle, nous conservons tous nos défauts, malgré les plus belles apparences, et ils sont seulement couverts par un orgueil qui demeure toujours, et qui les cache aux autres, et souvent à nous-mêmes. (Manuscrit.) — Voyez les maximes 33 et la note, 254, 534, 536, 537 et 563.
- ↑ Dans le manuscrit, les deux propositions delà réflexion définitive formaient deux maximes séparées ; le Supplément de 1693 (no 26) ne donne que la dernière : « Il n’y a que les personnes qui évitent de donner de la jalousie qui méritent qu’on en aye (voyez le Lexique) pour elles. » — La Bruyère dit de même, mais avec moins de finesse et d’élégance (du Cœur, no 29, tome I, p. 203) : « Celles qui ne nous ménagent sur rien, et ne nous épargnent nulles occasions de jalousie, ne mériteroient de nous aucune jalousie, si l’on se régloit plus par leurs sentiments et leur conduite que par son cœur. »
- ↑ C’est ainsi, sans doute, que Mme de Longueville s’était beaucoup plus décriée auprès de lui par l’infidélité dont il avait été victime (duc de Nemours), que par l’infidélité plus grande dont il avait profité (duc de Longueville).