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ET MAXIMES MORALES

CDL

Notre orgueil s’augmente souvent de ce que nous retranchons de nos autres défauts[1]. (éd. 5.)

CDLI

Il n’y a point de sots si incommodes que ceux qui ont de l’esprit[2]. (éd. 5.)

CDLII

Il n’y a point d’homme qui se croie, en chacune de ses qualités, au-dessous de l’homme du monde qu’il estime le plus[3]. (éd. 5.)


    en jouissent avec orgueil et sans modération. » — « Les postes éminents rendent les grands hommes encore plus grands, et les petits beaucoup plus petits. » — Rapprochez des maximes 164, 419, et de la 3e des Réflexions diverses.

  1. Voyez les maximes 10 et 33.
  2. Duplessis cite à ce propos le vers suivant, qu’il attribue à Boileau, mais qui est de Molière (les Femmes savantes, acte IV, scène iii) :
    Un sot savant est sot plus qu’un sot ignorant.

    — Duclos (tome I, p. 235, Considérations sur les mœurs de ce siècle, chapitre xiii) : « De tous les sots, les plus vifs sont les plus insupportables. » — Rapprochez des maximes 456, 502, et de la 16e des Réflexions diverses.Mme de Sablé (maxime 33) est plus accommodante : « Il faut s’accoutumer, dit-elle, aux sottises d’autrui, et ne se point choquer des niaiseries qui se disent en notre présence. » — La Bruyère (de la Société et de la Conversation, n° 37, tome I, p. 230) dit, dans le même sens que Mme de Sablé : « Ne pouvoir supporter tous les mauvais caractères dont le monde est plein n’est pas un fort bon caractère : il faut dans le commerce des pièces d’or et de la monnoie. »

  3. La Bruyère (des Jugements, n° 71) : « Nous n’approuvons les autres que par les rapports que nous sentons qu’ils ont avec nous-mêmes ; et il semble qu’estimer quelqu’un, c’est l’égaler à soi. » — Voyez la maxime 397.