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ET MAXIMES MORALES


même qui croient en avoir n’ont d’ordinaire que de la complaisance ou de la foiblesse[1]. (éd. 5.)

CDLXXXII

L’esprit s’attache par paresse et par constance[2] à ce qui lui est facile ou agréable : cette habitude met toujours des bornes à nos connoissances, et jamais personne ne s’est donné la peine d’étendre et de conduire son esprit aussi loin qu’il pourroit aller[3]. (éd. 5.)

CDLXXXIII

On est d’ordinaire plus médisant par vanité que par malice[4]. (éd. 5.)

CDLXXXIV

Quand on a le cœur encore agité par les restes d’une passion, on est plus près d’en prendre une nouvelle que quand ou est entièrement guéri[5]. (éd. 5.)

CDLXXXV

Ceux qui ont eu de grandes passions se trouvent,


    p. 195) ne put le décider à se présenter à l’Académie française : il n’osait affronter le discours de réception à prononcer.

  1. Voyez les maximes 237, 387 et 479.
  2. Constance n’a pas ici le sens que lui donne ordinairement l’auteur ; il signifie, comme la suite l’indique, habitude constante, accoutumance. — Duplessis met à tort confiance, au lieu de constance.
  3. Selon Mme  de Sablé (maxime 38), « l’étude et la recherche de la vérité ne servent souvent qu’à nous faire voir, par expérience, l’ignorance qui nous est naturelle. » — Rapprochez de la maxime 487.
  4. Cette pensée revient, pour le fond, aux maximes 31, 267, 397 et 513.
  5. Rapprochez de la maxime 10.