gueville[1]. » s’entremit dans cette aventure avec des façons de parfait gentilhomme, propres à prévenir en sa faveur la belle et sensible duchesse, dont Coligny passait, à cette époque, pour le soupirant agréé. Mais tout l’avantage qu’il gagna de ce côté, il le perdit de l’autre ; car le Cardinal, qui venait de reléguer à Tours Mme de Chevreuse, le mit en demeure de sortir de son attitude expectante, en le réduisant à la nécessité de déplaire à la Reine ou d’abandonner la duchesse son alliée. Marcillac aima mieux se perdre une seconde fois, c’est lui-même qui le dit[2], que d’être infidèle à ses premiers engagements ; il ajoute, avec tristesse, que sa constance ne fut pas mieux récompensée plus tard par Mme de Chevreuse qu’elle ne l’avait été auparavant par la Reine. Aussi, un jour, la plume à la main, déduisant une dizaine de maximes générales de ses expériences personnelles, il niera intrépidement la reconnaissance[3].
C’est dans le même temps que, par ennui[4], il se met assez étourdiment à la suite d’un de ses amis, le comte de Montrésor, et se laisse imposer par lui des façons très-impertinentes à l’égard de l’abbé de la Rivière, favori du duc d’Orléans, et que, quelques années après (1649), s’il faut en croire Mme de Motteville[5], ce prince, et surtout les Coudés, et Marcillac lui-même, songèrent, un moment, à substituer à Mazarin. Après avoir ainsi blessé Monsieur, il demande à Montrésor la permission d’être plus poli avec la Rivière, et ne réussit qu’à offenser Montrésor sans apaiser Monsieur. Le voilà donc, par un scrupule de galant homme, si l’on veut, mais aussi par faiblesse et tout à la fois par un singulier défaut de conduite, compromis avec l’oncle du Roi et brouillé avec un de ses propres amis et des meilleurs. Aussi, plus tard, traduisant en une cinquantaine de maximes générales ces épreuves et ces accidents de sa vie, il niera intrépidement l’amitié[6], comme il a