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Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/490

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354 APPENDICE. (i6fi6), le succfs de l’ouvrage assuré, l’autnir des Maximes veut se défaire triine apologie qui lui paraît désormais inutile, et qui n’avait été d’ailleurs qu’assez peu goûtée; mais, au moment de prendre ce parti, il lui vient des scrupules, et il est prêt à sacrifier Vintcrét même des Maximes plutôt que de manquer à M. de la Chapelle et, par conséquent, au P. Rapin lui-même. Il semble demander à l’un et à l’autre un consenicment, qu’il obtint sans doute, car le morceau a été supprimé dans les quatre éditions suivantes. Il faut croire cependant que la Cbapellc tenait à sa pièce d’éloquence, car dès l’édition de iCif)"}, la première qui ait été pui)liée après la mort de la Rochefoucauld, on voit reparaihe le Discours en tête des Maximes, retouclic et abrégé, saas doute par l’auteur Ini-mème, sur la demande de l’éditeur Barbin. Mais quel est ce la Chapelle? Sans compter le joyeux collaborateur de Bacbaumont, qu’on appelait souvent la Chapelle, il y eut au dix-septième siècle, comme le dit Gueret, deux écrivains de ce nom. Le plus connu ou le moins inconnu ^es deux, c’est Jean de la Chapelle, qui fut nommé membre de l’Académie française, après l’exclusion de Furetière ; mais il ne saurait être ici question de lui, car né à Bourges en i655, il n’avait que neuf ans lorsque fut écrit le morceau qui nous occupe’. Tout ce qu’on sait de l’autre, le seul que Gueret puisse désigner comme l’auteur du Discours, c’est qu’il s’appelait Henri de Bessé ou de Besset, sieur de la Chapelle-’Mion, et qu’il fut inspecteur de& beaux-arts sous Edouard Colbert, marquis de Villacerf, surintendant général des bâtiments du Roi, des arts et des manufactures de France^. Des divers ouvrages que ce dernier la Chapelle a dû composer, !Moréri, à l’article Cha- pelle (Claude-Emmanuel Luillier), ne mentionne qu’une Relation des cam- pagnes de Rocroy el de Frilourg ^. Dans les observations qui précèdent, nous penserions avoir définitivement restitué le Discours à son véritable auteur*, si nous ne trouvions dans le P. Bouhours le témoignage suivant, qui nous parait propre à laisser encore quel- I. Voye?., ci-dessus, la note 2 de la page 35 1, •2. C’est en 1691 que Villacerf succéda dans cette charge à Louvois j qui avait succédé lui-même, en i6S3, au grand Colbert. . Dans l’article précédent [Chapelle fJean de la)], Moréii intitule à tort cet ouvrage « Histoire des campagnes de !Xordlingue et de Frihourg. » — Réimprimé plusieurs fois, notamment dans le Recueil de pièces choisies publié par la Monnoye en 17 14 [1 vol. in- 12), cet ouvrage a reparu dans la Collec- tion des jietits classiques, formée par les soins de Cli. Nodier (Paris, Delangle, 1826). Dans sa Xotice, supposant à tort que la Relation avait été publiée au moment même des faits qu’elle raconte (l643 et 1644), ÎNodier donne de grands éloges à la Chapelle; il le loue particulièrement d’avoir si bien écrit dix ou. douze ans avant Pascal; or la Relation n’a paru qu’eu 1673 (Paris, in-12), c’est-à-dire quinze ans et plus après les Provinciales. . Walckenaer n’a pas été seul à exprimer des doutes au sujet du Discours attribué à Segrais. Sur l’exemplaire de l’édition de i665 qui est à la biblio- thèque de l’Arsenal, et qui vient du collège des Jésuites, on lit au revers du feuillet de garde, en tête du volume, la note suivante, qu’on nous dit être de la main du génovéfain Barthélémy IVIercier, abbé de Saint-Léger, bililiothé-