Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/494

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

358 APPENDICE. vous ei) avez envie , et j’en userai de même de tous ceux dont je me souviendrai ’, n’étant pas assuré si vous aimez cette langue, qui n’entre guère dans le commerce du grand monde*, quoique je sache que vous l’entendez parfaitement. N’est-ii pas vrai, Monsieur, que cette justesse’, recherchée avec troj) d’étude, a toujours un je ne sais quoi de contraint qui donne du dégoût, et qu’on ne trouve jamais* dans les ouvrages de ces gens esclaves des règles ces beautés où l’art se déguise sous les apparences du naturel, ce don d’écrire facilement et noblement"*, enfin ce que le Tasse a dit du palais d’ Armide ? Stimi [si misto il culto è col neglelto). Sol naturali gli nrnamenti e i sili. Di n/ituia arte par, che per diletto L’imitatrice sua scherzando imiti^. oilà comme un poêle françois l’a pensé après lui : L’artifice n’a point de part Dans cette aclmiral)le structure; prxferenlia ^ tanto gratius in speciem simpUcitatis accipiebantur. (Tacite, Annales, livie XVI, chapitie xviii.) — Ce texte, ainsi que celui des autres citations latines, est imprimé à la marge dans les éditions de l665 et de lôgî.

. L’édition de iGgS a suj)primé ce membre de phrase : a et j’en userai, etc. » 

. a .... du beau monde. >• (Edition de lôgS.) . Dans l’édition de ifigS, le commencement de ce passage est ainsi déve- loppé : « C^est d^un des plus beaux espiits de Paiitiquite d^nt parle cet auteur; aussi, dans le petit nomhre des favoris du Prince, il Jut choisi pour être comme Varbitre de la politesse et des plaisirs de sa cour. Les ouvrages qui nous restent de lui, et qui ne sont que des fragments, Jont voir comhien l’air aisé^ naturel, et comme négligé, en parlant et en écrivant, a de grâces et d/agréments, au lieu que cette justesse.... » — Tacite parle de C. Petronius, que plusieurs commentateurs ont identifié, comme le fait cette variante de l’édition de ifigS, avec le fameux Titus Petronius Arljiter, auteur du Satiricon. Burnouf, dans une note du tome III de sa traduction (p. 55g), dit à propos de ce passage des Annales : a. On peut voir dans ^Histoire de la littérature romaine, de Scliœll, tome II , et daus celle de Baelir, § 2^5 et suivants, les diverses conjectures des savants. Ceux qui soutiennent l’identité ont pour eux les mots de Tacite : elegantix arbiter, s’il est vrai que Pétrone ait dû son surnom à ce qu’il était chez le Prince l’arbitre des plai.~irs et du goût. » - " .... a toujours ye ne sais quoi de contraint, de froid, de sec, de lan- guissant, et qu’on ne trouve jamais » (Edition de lôgB.) . « ces beautés vives, Jortes, sublimes , ce don d’écrire facilement et no- blement. » (Ibidem.) — L’édition de i6()3 arrête la phrase a noblemeut, supprime les deux citations qui suivent, et passe à : «Voila ce que je pense de l’ouvrage — » . Ces vers, pour lesquels l’édition de i665 nous renvoie, en marge, au XVIP cliaiit de la Jerus ilem délivrée, se trouvent au chant XVI de ce poème, strophe X, dans la description des jardins d’.^rmide. Le vrai texte du second vers est : Sol naturali e gli ornamenti e i siti.