Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/493

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DISCOURS SUR LES MAXIMES. 35; bien juger ; je rlis habile et Jélicat ’, pnrce que je tieus qu’il faut être pour cela l’un et l’autre; et quand je me pourrois flatter de l’être, je m’imagine que j’y trouverois peu de choses à changer. J’y rencontre partout de la force et de la pénélralion*, des pensées élevées ’ et bardies, le tour de l’expression noble, et accompagné d’un certain air de qualité, qui n’appartient pas* à tous ceux qui se mêlent d’écrire. Je demeure d’accord qu’on n’y trouvera pas tout l’ordre ni tout l’art que l’on y pourroit souhaiter, et qu’un savant qui auroit un plus grand loisir^ y auroit pu mettre plus d’arrangement; mais un homme qui n’écrit que pour soi et pour délasser son esprit, qui écrit les choses à mesure qu’elles lui viennent dans la pensée, n’affecte pas tant de suivre les règles que celui qui écrit de profession, qui s’en fait une affaire’^, et qui songe à s’en faire honneur. Ce désordre néanmoins a ses grâces’, et des grâces que l’art ne peut imiter. Je ne sais pas si vous êtes de mon goût, mais quand les savants^ m’en devroient vouloir du mal, je ne puis m’empècher de dire que je pré- férerai toute ma vie la manière d’écrire négligée d’un courtisan qui a de l’esprit à la régularité yênée d’un docteur qui n’a jamais rien vu que ses livres. « Plus ce qu’il dit et ce qu’il écrit paroit aisé, et dans un certain air d’un bomme qui se néglige^, plus cette négligence, qui cache l’art sous une expression simple et naturelle"*, lui donne d’agrément. » C’est de Tacite que je tiens ceci; je vous mets à la marge (corf: au has de la page) " le passage latin, que vous lirez si . oc .... et assez haljile pour en faire la critique et pour jr remarquer des défauts ;]c à?,iA>e et àéWcM. •» [Édition de &<^’i.) . a que j’y trouverois peu de clioses à augmenter ou à diminuer. En effet, il j a partout de la force et de la pénétration. » {Ihi.lem.) . Duus les impressions de i66f) B, C et D : « des pensées relevées. » ! K .... un tour d’expression noble et grawt, accompagné d’un certain air de qualité à dire les choses, qui ne s’acquiert point p:ir l’étude, et qui n’ap- partient pas....» [Édition de iGgl.) —Y oyez, i,hiiom.,es l’ensees de Mme de Schoiiiberg, etc. . ...... tout l’ordre ni toute la justesse que l’on pourroit souhaiter dans un ouvrage d’une longue méditation, et qu’un savant qui jouirait d’un grand loisir.... » (Édition de 1693.) . L’édition de iCjgS n’a pas ce membre de pl)r.ise. . « Ce désordre, tel qu’il est, a ses grâces. » (Édition de 1698 ) . « .... les doctes écrivains. » [Ibidem.) — Crs mots ; les doctes écrivains, les savants, et plus loin docteur, sont-ils bien d’un auteur de profession et accrédité comme Segrais, qui n’avait pas d’ailleurs, que je saclie, l’habitude de s’excuser d’écrire ? Ne conviennent-ils pas mieux à la Cliapelle, moitié écri- vain, moitié homme du monde, ou du moins ayant la prétention de l’être? On pourrait faire la même observation sur maint autre mot ou passage de ce Discours. . « .... paroit éloigné de toute affectation, et dans un certain air simple d un homme qui se néglige. » [Edition de 1693.) . a sous une expression /«fi/e et natuielle. » [Ibidem.) . Dicta fictaque ejus, quanto solutiora et quamdam sui negligentiam