394 APPENDICE. LETTRE d’envoi DE MADAME DE SABLÉ A LA BOCHEFOUCAULD*. Je VOUS envoie ce que j’ai pu tirer de ma tête pour mettre dans le Journal^. J’y ai mis cet endroit qui vous est si sensible’, afin que cela vous fasse surmonter la mauvaise honte qui vous fit donner au public la Préface^ sans y rien retrancher, et je n’ai pas craint de le mettre, parce que je suis assurée que vous ne le ferez pas imprimer, quand même le reste" vous plairoit. Je vous assure aussi que je vous serai plus obligée d’en user" comme d’une chose qui seroit à vous’, en le corrigeant ou en le jetant au feu^, que si vous lui faisiez un honneur qu’il ne mérite pas. Nous autres, grands auteurs, sommes trop riches pour craindre de perdre^ de nos productions. Mandez- moi ce qu’il vous semble*" de ce dictum. Le i8’ février i665. . Nous donnons cette lettre comme faisant partie intégrante de la pièce qui précède. Elle est également de la main de Vallant, avec ce titre : Lettre de Madame a HI. de la Rochefoucauld, en lui envoyant cet écrit pour le Journal des Savants. Ici encore, à côté de la copie définitive, nous avons un brouillon, dont nous relèverons les premières leçons. M. Sainte-Beuve n’a cité que partiellement, mais exactement, cette lettre ; V. Cousin fa donnée tout entière, mais en mêlant le brouillon avec la mise au net. . Brouillon et texte de V. Cousin : «t dans le Journal des Savants. » . Premières leçons du brouillon : « cet endroit qui ^o!/r vous est le plus sensible; » — « cet endroit seul par oii Von vous peut condamner. » — Se- conde leçon, suivie à peu près par V. Cousin : « cet endroit <^i pour vous est le plus sensible. » . Brouillon et texte de V. Cousin : a. qui tous fit mettre la Préface. » — Comme le fait observer V. Cousin, il s’agit sans doute du Discours sur les Maximes, attribué à Segrais (voyez plus haut, p. 355 et suivantes). — Le brouillon portait d’abord : « qui vous J’ait mettre la Préface ; » la correction fit indique qu’au 18 février i665 (date de cette lettre) ce Discours et, par conséquent, les Maximes venaient seulement de paraître. En effet, ce n’est qu’au commencement de février i665 que la Rochefoucauld se décida à livrer son œuvre au public, bien que l’impression du volume, commencée depuis un an, fût achevée depuis trois mois et plus (27 octobre 1664), sauf peut-être les cartons qu’il y introduisit au dernier moment (voyez la Notice bibliographique) . . Brouillon : « la Préface sans y rien retrancher; car je suis assurée que vous n^y laisserez pas cet endroit-là, quand même le reste.... » Au-dessus des mots en italique, on a ajouté, dans le brouillon, ces mots du texte définitif: « ne le ferez pas imprimer. » . Brouillon : « plus obligée si vous en usez, n . On a vu plus haut que la Rochefoucauld a profité de la permission en supprimant Vendroit sensible. . Brouillon et texte de V. Cousin : a pour le corriger ou pour le jeter au feu. » . " .... nouj sommes trop riches pour craindre de rîVn perdre.» (V. Cousin.) . Brouillon : « mandez-moi seulement ce qu’il vous semble. »
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