Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/536

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4oo APPENDICE. Est un mal que chacun se plaît d’entretenir. Notre âme, c’est cet liomme amoureux de lui-même; Tant de miroirs, ce sont les sottises d’autrui, Miroirs, de nos défauts les peintres légitimes; Et quant au canal, c’est celui Que cliacun sait : le livre des Maximes. XVI AUTRE FABLE DE LA FONTAIXE*. [ LES LAPiyS. ] DISCOURS A BIOKSIEUR LE DUC DE LA ROCHEFOUCAULD*. Je me suis souvent dit, voyant de quelle sorte L’homme agit, et qu’il se comporte En mille occasions comme les animaux : Le roi de ces gens-là n’a pas moins de défauts Que ses sujets, et la Nature A mis dans chaque créature Quelque grain d’une masse oii puisent les esprits; J’entends les esprits corps et pétris de matière. Je vais prouver ce que je dis. A l’heure de l’affût, soit lorsque la lumière Précipite ses traits dans l’humide séjour, Soit lorsque le soleil rentre dans sa carrière. Et que, n’étant plus nuit, il n’est pas encor jour, Au bord de quelque bois, snr un arbre je grimpe. Et nouveau Jupiter, du haut de cet Olympe Je foudroie à discrétion Un lapin qui n’y pensoit guère. Je vois fuir aussitôt toute la nation Des lapins, qui, sur la bruyère. L’œil éveilléj l’oreille au guet. . Livre X, fable xiv, dans l’édition originale (1679); dans les éditions mo- dernes, c’est la fable xv, parce qu’on a marqué du chiffre I le Discours à Mme de la Sablière, qui, dans la première impression, n’est pas numéroté. . C’est le seul titre de la fable dans la première édition; plus tard, les éditeurs l’ont intitulée les Lapins. Le fabuliste lui-même nous apprend dans le dernier vers que c’est la Rochefoucauld qui lui a donné ce sujet (voyez plus haut, p. 309 et note 3).