Aller au contenu

Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
lxxv
SUR LA ROCHEFOUCAULD

proche d’elle de plus en plus, et, en 1665, 1666, l’intimité semble être complète. Sainte-Beuve, dans son article sur Mme de la Fayette[1], a déduit cette date de 1665, 1666, d’une lettre écrite par elle à Mme de Sablé, qu’il avait trouvée à la Bibliothèque royale[2]. On voit par cette lettre, dit-il, « que vers le temps de la publication des Maximes (1665), et lors de la première entrée dans le monde du comte de Saint-Paul (le second fils de Mme de Longueville, dont notre duc passait aux yeux de tous pour être le père), il était bruit de cette liaison (devenue intime)… comme d’une chose assez récemment établie. Or la publication des Maximes et l’entrée du comte de Saint-Paul dans le monde, en la rapportant à l’âge de seize ou dix-sept ans (il était né le 28 janvier 1649), concordent juste et donnent l’année 1665 ou 1666, » Segrais nous dit[3], et, après lui, Auger[4] et Petitot[5], que « leur amitié a duré vingt-cinq ans, » ce qui la fait remonter dix ans plus haut, à 1655, puisque la Rochefoucauld mourut en 1680. Les deux témoignages ne nous paraissent pas précisément contradictoires : de bonnes et amicales relations ont pu exister dès 1655, c’est-à-dire dès le temps même du mariage de Mme de la Fayette ; mais l’intimité plus étroite, donnant lieu aux dits,

  1. Cet article, publié dans la Revue des Deux Mondes du 1er septembre 1836, a été inséré dans le recueil intitulé Portraits de femmes ; l’endroit auquel nous renvoyons se trouve aux pages 524-526 de la Revue, et aux pages 235-238 de l’édition de 1845 dudit recueil de Portraits.
  2. Nous donnons cette lettre, ci-après, à l’appendice vii (p. cxi), et M. Gilbert a cité (p. 374 et 376) des extraits de deux autres lettres qui confirment, croyons-nous, la conjecture de Sainte-Beuve. L’illustre critique se trompait toutefois, comme nous le dirons, quand il croyait avoir le premier découvert cette pièce.
  3. Segraisiana (1722), p. 102.
  4. Notice sur la vie et les ouvrages de Mme de la Fayette, p. vi, en tête des Œuvres, 1804.
  5. Collection des Mémoires, 2e série, tome LXIV, Notice sur Mme de la Fayette, p. 342, — Le texte de Petitot fixe bien, comme nous le disons, le commencement de la liaison à 1655 ; mais, en note, une curieuse faute d’impression substitue à cette date la nôtre, 1665.