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Page:La Roncière - Nègres et négriers, 1933.djvu/113

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plaine. Car « le nègre, qui renfermait dans ses veines les feux d’un climat brûlant, allait quelquefois à de grandes distances, porter des vœux à l’objet aimé ». — « Ses passions sont celles de la nature, écrivait le baron de Wimpffen : il est luxurieux sans amour et gourmand sans délicatesse. C’est là le véritable nègre africain. L’autre, le nègre créole, n’est que le singe noir et malin de son maître, dont il ne copie guère que les vices. Esclave, que ferait-il des vertus d’un homme  ? »

MULÂTRES, MULÂTRESSES ET QUARTERONNES

Le mulâtre affranchi n’a qu’un maître, mais un maître despotique, le plaisir. Danser, monter à cheval, se livrer à la volupté, voilà son bonheur suprême. Il a pour lui l’intelligence et l’agrément des formes, que rehausse la parure, pantalon de toile fine, chapeau retapé, mouchoirs de cou et de tête et, les jours de fête, des bas et un habit.

Excellent soldat, d’une intrépidité dont il fit preuve en 1762 dans les chasseurs formés par M. de Belzunce, et en 1779 au siège de Savannah, le mulâtre était un tireur de premier ordre. On l’employait à la chasse des nègres fugitifs, qu’il poursuivait pieds nus au milieu des rochers et des halliers. Après trois ans de services dans la milice insulaire à Saint-Domingue, il était encore astreint à l’entretien des routes. Mais écarté des professions libérales, ne pouvant être