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Page:La Roncière - Nègres et négriers, 1933.djvu/174

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alliant sous la zone torride l’industrie au bonheur. L’humanité qu’il avait montrée aux nègres de la colonie, qui ne comptait pas plus de six cents blancs, leur avait rendu tolérable le fardeau de l’esclavage. Bien mieux ! Des nègres marrons, à qui un missionnaire avait été porter, le crucifix en main, des paroles de paix avaient quitté leurs refuges dans les forêts pour regagner les plantations d’où ils avaient fui. Et la révolution n’y entraîna point les horreurs dont Saint-Domingue fut le théâtre.

Dans une autre colonie, il y eut mieux encore. Des nègres vinrent au secours des blancs de la métropole.

LES NÈGRES DE LA MARTINIQUE
SECOURENT LES PRÊTRES ÉMIGRÉS

« Transplanté » à la Martinique durant la terreur, un curé du diocèse de Troyes, l’abbé Niel, devint curé des noirs au fort Saint-Pierre. « Cet homme admirable et que mon cœur regrettera toujours, écrivait en 1802 Mgr de Barral, évêque de Meaux, à l’auteur anglais Dallas, se consacra au service des nègres, obtint leur confiance par son zèle et sa charité, et m’envoya de temps à autre le produit de leurs offrandes volontaires pour le distribuer principalement à ses confrères dispersés en Allemagne, en Suisse, en Pologne et en Angleterre. Il croyait les nègres foncièrement bons et très sensibles à la bonté qu’on leur témoignoit. Il les aimoit comme ses enfans, prenoit soin d’eux, de leurs petits intérêts, instruisoit