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Page:La Roncière - Nègres et négriers, 1933.djvu/193

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LE NÉGRIER BRÉSILIEN CHA-CHA AU DAHOMEY

Mais que faire contre un favori et un associé du roi de Dahomey qui l’approvisionne en captifs ! Cha-cha, de son vrai nom Francisco Féliz Da Souza, un métis indien de Rio-de-Janeiro, qui parlait aussi bien qu’un nègre le dialecte local, avait une vaste habitation à Whydah, où affluaient, de Paris, de Londres, de la Havane, les nouveautés, les vins et les friandises. Billards et salles de jeux servaient à distraire ses hôtes et clients. Comme un pacha oriental, il était accompagné, dans ses promenades, d’officiers, de bouffons, et de musiciens. Il avait assisté aux sacrifices humains que les amazones de la garde royale aux membres luisants d’huile accomplissaient en hurlant. Le marchand de chair humaine, à sa mort, en 1849, fut aussi honoré d’une hécatombe d’hommes, de garçons et de filles qui furent sacrifiés sur la place de Whydah, cependant que des cortèges de sorciers et d’amazones parcouraient les rues avec d’autres victimes expiatoires, pintades, chèvres et cochons. Et comment en eût-il été autrement ! C’étaient les négriers, c’était Cha-cha à Whydah et Domingo Martins à Kotonou, qui avaient aidé Ghézo à monter sur le trône du Dahomey en supplantant Adandosan.