Page:La Roncière - Nègres et négriers, 1933.djvu/47

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Botrou, Sukondi, Chama, Compendra, Aldrée, Cormentin, Apama, Barake et Acra, cependant que le gouverneur général des établissements anglais dirigeait, de Cape Coast, autant de comptoirs situés souvent aux mêmes endroits. C’était surtout à Annamabou, en pays fantin, que la traite britannique avait son point de succion.

Et que les négriers français ne s’avisent point d’y venir : « La nation des Fantins, déclarera le gouverneur anglais, ne s’est rendue un peuple considérable que par les privilèges et secours reçus de temps immémorial des Anglais qui, en retour, ont été assurés pour toujours de la souveraineté du pays. — Les nègres sont les maîtres du pays, objectait le général du Commerce Nantais : les Anglais, malgré leur prétendue souveraineté, sont obligés de leur payer, pour traiter, les mêmes coutumes et droits que les autres nations . » Qu’importe ! Nos gens y seront châtiés comme de vulgaires contrebandiers.

« Des prêtres, en cotte d’armes de grosse toile, revêtus d’une écharpe de petits osselets de poulets brûlés, comme l’on voyait aux pèlerins de Saint-Michel des Coquilles », — ainsi les dépeint Villault de Bellefond, — avaient reçu les serments des Anglais. Ils avaient incorporé des morceaux de leurs ongles et une mèche de leurs cheveux à une horrible mixture d’ordures, de terre, d’huile, de sang et de plumes, sur laquelle il avait fallu jurer : « Que le fétiche me fasse mourir, si je n’observe pas mon serment . »

Anglais et Hollandais exploitaient l’animosité des deux grandes tribus de la côte d’Or, les uns tenant pour les Fantins, les autres pour les Achantis,