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Là-dessus il se dirigea vers la halle[1] et y entra à la tombée de la nuit. Il jeta autour de lui des regards empreints de lassitude, s’arrêta tout près de la porte et rabattit son capuchon sur la tête pour se rendre méconnaissable. Le roi Hring dit à Ingibjörg : « Il vient d’entrer


    n’y avait pas de sources, comme au Jütland, on distillait l’eau de mer à la chaleur du soleil ou l’on brûlait des varechs dont les cendres donnaient du « sel noir ».

  1. En isl. höllr. C’est le nom donné au vaste bâtiment (hirdstofa) où se tenait l’entourage du roi, lorsque, à partir de la seconde moitié du xie siècle, cette place fut considérablement agrandie et modifiée dans ses dispositions par suite de la nécessité de doubler l’escorte royale. Le premier siège d’honneur, le trône, se trouvait sur un exhaussement le long d’une des parois ; les chaises réservées aux plus notables personnages de la cour étaient rangées transversalement vis-à-vis du siège royal. Au lieu du foyer ouvert (arinn, eldar) situé sur le parquet au centre de la salle, on eut depuis lors une espèce de fourneau dressé dans un coin. Une porte unique, aménagée en face du trône, remplaça les deux portes latérales d’autrefois. — Dans une résidence ordinaire, la stofa proprement dite (cf. all. Stube) servait de chambre d’habitation et de salle à manger. Elle était très spacieuse et pouvait contenir parfois, dans ses divers compartiments, plusieurs centaines de convives. Les parois et le toit étaient, à l’intérieur, lambrissés et revêtus de boiseries sculptées et, dans les grandes circonstances, garnis de tapisseries. Toute demeure de quelque importance comprenait une série d’autres locaux, formant chacun un bâtiment distinct et servant à des opérations ou répondant à des besoins divers : la salle à manger (búr), la chambre à coucher (skáli, skemma, svefnstofa), la maison des convives (gestaskali, gestahús) réservée aux étrangers et aux hôtes de rang inférieur, la cuisine (eldhús), le corridor (böjargöng), la dépense (skemma), la salle de bain (badstofa) etc. ; il est à remarquer cependant que chacune de ces nombreuses subdivisions n’a pas été de tous temps, en tous lieux et exclusivement réservée aux usages mentionnés. V. Gr. d. germ. Phil. III2, pp. 432-435. Weinhold, op. c., pp. 213-236. J. Leclercq, La Terre de Glace (Paris 1883), pp. 303-304.