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dans la plupart des langues modernes et a fourni le thème de nombreuses œuvres dramatiques, musicales et picturales. Elle comprend vingt-quatre chants formant autant de tableaux d’une poésie admirable et composés chacun dans un mètre spécial et habilement approprié au contenu. C’est la mise en œuvre du récit du moyen âge d’après un plan et un idéal conformes aux goûts de l’école romantique. Il est intéressant de savoir au juste où le poète suédois a puisé les éléments qui ont servi de base à l’édification de son chef-d’œuvre. Sa principale source a été l’ouvrage de E. J. Björner, Nordiska Kämpadater, qui contient l’original, ainsi que les traductions suédoise et latine de la saga de Fridthjof[1]. E. Kölbing, dans un chapitre intitulé Ueber die verschiedenen Bearbeitungen der Fridthjófssage[2], a essayé de montrer que Tegnér a procédé d’une manière éclectique en utilisant les documents les plus divers, y compris les Fridthjófsrimur du xve siècle. La mise à profit des rímur cependant a été énergiquement contestée par W. Calaminus[3] qui a minutieusement examiné l’hypothèse de Kölbing et qui, sans considérer le fait en lui-même comme impossible, est d’avis que la concordance de certains détails du poème avec les rímur est due plutôt à la simple « logique des situations ». Il énumère en même temps d’autres sources nordiques auxquelles Tegnér a emprunté quelques éléments accessoires de son œuvre : la saga de Thorstein

  1. Voir plus loin la bibliographie.
  2. Dans les Beiträge zur vergleichenden Geschichte der romantischen Poesie und Prosa des Mittelalters, unter besonderer Berücksichtigung der englischen und nordischen Litteratur. Breslau 1876, (pp. 207-217).
  3. Zur Kritik und Erklärung der altnordischen Frithjofssage. Diss. Jena 1887, pp. 70-75.