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Bientôt ils furent jetés vers le nord, dans le détroit situé non loin des îles que l’on appelle Solundar ; c’est là que la tempête sévissait le plus fort. Alors Fridthjof dit :

3. « La mer se soulève en vagues houleuses
qu’elle projette jusqu’aux nuages ;
de vieux sortilèges sont la cause
du bouleversement des flots.
Contre la mer[1] je ne veux point
lutter au sein de la tempête ;
que les Solundar[2] cernées de glaçons
protègent les héros ! »

Ils amarrèrent leur bateau sous les îles Solundar ; ils comptaient y faire halte. En ce moment l’ouragan s’apaisa subitement. Ils se remirent alors en route et s’éloignèrent des îles[3].

Ils pensaient que leur voyage allait se continuer sans encombre maintenant, parce qu’ils eurent un vent favorable pendant quelque temps. Mais bientôt le vent se déchaîna plus terrible. Alors Fridthjof dit :

4. « Autrefois cela se passait
à Framnes ;
je ramais pour me rendre
auprès d’Ingibjörg.
Aujourd’hui je dois naviguer
par un temps glacial,

  1. En isl. aegir (Voir même ch., note 25).
  2. Auj. Sulenöer, groupe d’îles (Indre Sulen, Yttre Sulen etc. à pics élevés situées à l’entrée du Sognefjord. Solundar, pl. de Solund.
  3. Larsson considère l’épisode du séjour aux Solundar comme une interpolation d’une époque ultérieure.