Page:La Saga de Gunnlaug Langue de Serpent, trad. Wagner, 1899.djvu/66

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peut faire avancer l’affaire. » Thorstein répondit : « Je n’ai qu’un reproche à faire à Gunnlaug : c’est qu’il est irrésolu. S’il te ressemblait quant au caractère, je n’hésiterais pas longtemps. » Illugi dit : « Je crains pour la rupture de nos relations d’amitié, si tu refuses à mon fils et à moi ton consentement à un mariage également favorable aux deux parties. » — « À la faveur de tes paroles et de notre amitié, » répondit Thorstein, « Helga sera promise à Gunnlaug ; mais elle ne sera pas sa fiancée ; il attendra trois hivers encore. Gunnlaug ira en pays étranger et s’instruira en apprenant à connaître les mœurs d’autres peuples. Je serai délié de tout engagement s’il ne revient pas alors dans la patrie ou si son caractère ne me plaît pas. » Sur ces mots ils se quittèrent. Illugi retourna chez lui. Gunnlaug regagna son bateau. Bientôt ils eurent un vent favorable et prirent la mer. Ils arrivèrent sur la côte de Norvège et naviguèrent par le golfe de Thrandheim jusqu’à Nidaros[1], où ils jetèrent l’ancre et débarquèrent leurs marchandises.

  1. Le nom de Thrándheim (auj. Throndhjem), dans la saga, ne s’applique qu’au golfe et à la contrée environnante. La ville même ne reçut cette dénomination qu’à partir du XVe siècle. Elle s’appelait autrefois Nidarós (embouchure de la Nid).