Page:La Saga de Gunnlaug Langue de Serpent, trad. Wagner, 1899.djvu/91

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XI

Maintenant il faut parler de Hrafn. Il était assis, à Borg, à son festin de noce et la fiancée, à en croire ce qui se raconte partout, était en proie à la tristesse. Il dit vrai, le proverbe : « On se souvient longtemps des émotions de la jeunesse. » C’était aussi le cas pour elle.

La nouvelle se répandit alors que Hungerd, fille de Thorodd et de Jofrid[1], avait été demandée en mariage par un homme du nom de Sverting, fils de Hafr-Björn et petit-fils de Molda-Gnup. La noce devait avoir lieu dans le courant de l’hiver, après la Noël, à Skaney[2]. Là demeurait Thorkel, parent de Hungerd et fils de Torfi Valbrandsson. La mère de Thorkel était Thorodda, sœur de Tungu-Odd.

Hrafn retourna chez lui, à Mosfell, avec Helga, sa femme. Or, ils y étaient depuis peu de temps, lorsqu’un beau matin, avant de se lever, il se fit que Helga veillait, pendant que Hrafn dormait. Il avait un sommeil agité. Quand il s’éveilla, il raconta à Helga ce qu’il prétendait avoir rêvé et dit :

« Je me figurais être dans tes bras, blessé par le serpent de la rosée de l’arc ; ta couche, fiancée, réapparaissait rougie de mon sang ; la Njörun de la

  1. Cf. le commencement du ch. I.
  2. Propriété située au sud de la Hvita.