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la saga de nial

forgé contre nous des chansons de moquerie ; c’est ceux-là que je vais combattre ».

« Alors vous n’avez pas besoin d’armes, dit Njal ; il faut que vous ayez autre chose en tête ». — « Nous allons prendre du saumon, père, dit Skarphjedin, si nous ne trouvons pas les moutons ». — « Je souhaite donc, s’il en est ainsi, que la proie ne vous échappe pas » dit Njal. Ils continuèrent leur route et Njal retourna dans son lit. Il dit à Bergthora : « Tes fils sont partis, tous armés, et il faut que tu les aies poussés à quelque chose ». — « Je leur dirai grand merci, s’ils me disent au retour la mort de Sigmund » répondit Bergthora.

XLV

Nous dirons donc des fils de Njal qu’ils s’en allèrent dans le Fljotshlid et pendant la nuit ils longèrent la montagne, et ils étaient près de Hlidarenda, quand le matin vint.

Ce même matin Sigmund et Skjöld s’étaient levés de bonne heure pour aller chercher des chevaux aux pâturages. Ils avaient pris des mors avec eux ; ils montèrent sur des chevaux qui étaient dans l’enclos, et s’en allèrent. Ils cherchèrent leurs bêtes le long de la montagne, et les trouvèrent entre deux ruisseaux, et ils les chassèrent vers la hauteur. Skarphjedin vit Sigmund ; car il avait des habits de couleur voyante. Skarphjedin dit : « Voyez-vous cet elfe rouge, mes enfants ? » Ils regardèrent et dirent qu’ils le voyaient. Alors Skarphjedin dit : « Tu n’as rien à faire à ceci, Höskuld ; car on t’enverra plus d’une fois tout seul au loin sans défense. Je prends pour moi Sigmund, et je crois que c’est agir en homme. Grim et Helgi combattront contre Skjöld ». Höskuld s’assit à terre. Et les autres marchèrent en avant, jusqu’au lieu où étaient Sigmund et Skjöld.

Skarphjedin dit à Sigmund : « Prends tes armes et défends-toi : tu en as plus besoin à cette heure que de