Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/105

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
85
la saga de nial

nous chansonner, moi et mes frères ». Sigmund prit ses armes, et pendant ce temps Skarphjedin attendait. Skjöld se tourna contre Grim et Helgi et ils se jetèrent les uns sur les autres dans un furieux combat. Sigmund avait mis son casque sur sa tête, et son bouclier à son côté ; il s’était ceint de son épée, et il avait un javelot à la main. Il vint à Skarphjedin et pointa son javelot sur lui, et le javelot entre dans le bouclier. Skarphjedin brise d’un coup de hache le manche du javelot, puis il lève sa hache une seconde fois pour frapper Sigmund, et la hache entre dans le bouclier de Sigmund et le fend en deux, près de la poignée. Sigmund tira son épée de la main droite et porta un coup à Skarphjedin, et l’épée entra dans le bouclier et y resta prise. Skarphjedin fit tourner le bouclier si vite, que Sigmund lâcha l’épée. Alors Skarphjedin leva sur Sigmund sa hache Rimmugygi. Sigmund était couvert d’une cuirasse. La hache le toucha à l’épaule et lui fendit l’omoplate. Skarphjedin retira à lui la hache ; Sigmund tomba sur les deux genoux, mais il se releva aussitôt. « Voilà que tu t’es mis à genoux devant moi, dit Skarphjedin ; mais tu tomberas dans le sein de ta mère, avant de nous séparer ». — « C’est grand malheur » dit Sigmund. Skarphjedin le frappa encore une fois sur son casque, et après cela il lui donna le coup de la mort.

Grim avait frappé Skjöld à la jambe, il lui coupa le pied à la cheville. Helgi lui passa son épée au travers du corps ; et il mourut sur le champ.

Skarphjedin fit venir le berger d’Halgerd. Il avait coupé la tête de Sigmund. Il mit la tête dans les mains du berger et chanta : « Va saluer de ma part Halgerd, et porte lui cette tête, qui fut celle d’un homme aux actions éclatantes. Sans doute elle va la reconnaître, et s’assurer si c’est bien celle qui a proféré tant de paroles de mépris ».

Le berger jeta la tête à terre dès qu’ils se furent éloignés ; car il n’avait pas osé tant qu’ils étaient là.